Jeudi 9 mai - Percé

Départ de l'Anse au Griffon, direction Percé et son célèbre monolithe, le rocher percé.

Un peu d'histoire....

L'arche du rocher: "Lorsque Jacques Cartier passe en Gaspésie en 1534, il fait un arrêt forcé de deux jours à Percé. Alors qu’il se montre prodigue de ses descriptions ailleurs dans la région, il ne dit pas un traître mot du rocher. Pourtant, le Rocher Percé ne peut être que là : sa masse rocheuse ne se démarquerait-elle en rien de l’environnement, ou bien l’explorateur a-t-il d’autres préoccupations en tête qui l’empêchent de l’étudier ? Nul ne le sait. Samuel de Champlain, raconte en 1603, sans donner ses dimensions, que le rocher possède un seul trou par lesquels les chaloupes passent à haute mer et que le visiteur peut le joindre en marchand depuis la terre ferme.

Par la suite, l’apparence du monolithe change continuellement de génération en génération. Des trous apparaissent ou disparaissent suivant les éboulis. Nicolas Denys, arrivé en Nouvelle-France en 1632, voit lui aussi ce trou béant par lequel une chaloupe de pêcheur peut passer mât debout, mais, en 1672, il écrit qu’il s’en «est fait deux autres depuis qui ne sont pas si grands, mais qui à présent croissent à tous les jours […] ». Ces deux autres ouvertures disparaissent rapidement car, en 1686, l’intendant Jacques Des Meulles ne fait état que d’un seul trou «par où il peut passer de haute mer une chaloupe avec sa voile». Et puis voilà qu’en 1724 réapparaît le second trou avec le sieur Jacques L’Hermite, un navigateur en mission d’étude : «après avoir dépassé cette baie (des Morues), lon trouve un roché fort haut proche de terre que l'on nomme l’Isle Perséen (parce) qu’elle est percée en deux endroits, les chaloupes passent par un des trous. Quand le général James Wolfe débarque en Gaspésie en 1758, un de ses officiers, le capitaine Hervey Smith, exécute un dessin du rocher, lequel montre une masse percée de deux trous géants. Ces deux arches demeurent en place pendant les cent années suivantes. On les voit sur une gravure publiée en 1812 par Georges Cooke de Londres, mais déjà en 1815 l’arpenteur Joseph Bouchette observe «trois arches entièrement formées par la nature». L’une d’elle a disparu à une date inconnue. La seconde s’est effondrée avec fracas en juin 1846, laissant depuis, seule en mer, une tourelle séparée de la nef rocheuse par un amas de pierre."

Revenons à notre périple....Après une matinée passée à Percé, nous avons repris la route jusqu'à Escuminac, le long de la Baie des Chaleurs. Cette région est essentiellement balnéaire, et offre de longues plages bordées de montagnes et de falaises rouges. Le trajet étant long pour arriver à notre auberge, nous n'avons fait qu'un bref passage dans cette région sans trop s'y attarder.

Le soir nous avons dormi dans une auberge de jeunesse des plus particulière, le Château de Bahia. Au coeur de la forêt, ce château, ressemblant à une construction de playmobil, surplombe le domaine. De la tour on peut voir au loin les côtes du New Brunswick. Son propriétaire nous raconte qu'à l'origine s'était un rêve d'enfant qui par la suite s'est réalisé. Il l'a entièrement bâti avec son père.